Sol (Integrated Records, 2018)
Une série de réflexions
Joshua Hyde
Cet enregistrement est le fruit de plusieurs volontés. Je suis souvent pris par de différents projets, des projets de compositeurs divers, enregistrements de musique d’autres, des concerts ou événements, ou quoi qu’il soit que j’ai rarement le temps de m’asseoir et tout simplement jouer. Ce disque n’est que ça, je joue simplement pour ceux qui veulent écouter. La musique n’appartient pas à un style ou un autre, mais plusieurs en même temps. J’entends plein d’influences qui apparaissent, des choses que j’ai écoutés, joué ou écrit, tous mélangés.
Une autre raison d’être de ce disque fut le besoin du retour aux sources. Le monde peut paraître par moment difficile, et cette dernière année a été pleine de changements et défis pour moi. Il a été très sain de revenir aux racines et de rentrer dans le studio, dans le cocon silencieux de la cave, et simplement jouer.
J’avais aussi le désir d’offrir quelque chose de personnel et attentionné à mes amis et à ma famille. Pas spécialement le cadeau de la musique, mais d’offrir la possibilité de réfléchir et un temps de réflexion que la musique peut si facilement accorder. Une grande majorité de mes connaissances ont la chance de n’avoir besoin de rien, et la seule chose dont nous avons tous besoin par moment est une excuse de ralentir et réfléchir.
‘Sol’ est un enregistrement que j’appellerais ‘rustique’. On entend le mouvement gémissant du mécanisme du piano, les clés de l’accordéon claquer et les respirations et vocalisations quand je joue des instruments à vent. Je ne crois pas que les enregistrements doivent toujours être stérile, ces sons rappellent la physicalité et présence du musicien et de l’instrument.
Appart le piano, les instruments présents sur ce disque font partie de ma collection (qui n’arrête pas de grandir) d’instruments. Un accordéon Hohner de 1938 trouve dans un marché de pouces à côté de Graz, une flute en bambou achetée à São Paolo au Brésil, une clarinette Noblet en si bémol découverte dans une brocante à Keszthely en Hongrie, un xiao (flute chinoise qui a des similitudes à une shakuhachi) achetée à Shanghai, mon beau saxophone baryton Selmer et un piano Viennois fabriqué il y a 120 ans retrouvé dans une cave dans le sud de l’Autriche.
Tous ces instruments ont leurs propres cultures, histoires et sons. Ils guident, filtrent et inspirent mon imagination musicale, et tout cela ensemble crée quelque chose de nouveau.
Cette musique n’est pas pensée pour MTV, ni une salle de concert, ni un festival. Elle est tout simplement. C’est pour vous, à écouter, à méditer, à réfléchir, vous faire endormir ou d’offrir à un.e autre.
Je vous souhaite tout le meilleur pour l’année à venir, et j’espère de vous voir quelque part.